Juno
C’est le film dont tout le monde parle, le nouveau « Little Miss Sunshine » avec la très jeune nominée aux Oscars Ellen Page : Juno, comédie émotionnelle à la sauce cinéma indépendant américain.
Cette histoire est très touchante, grâce à ses personnages qui sonnent si vrais, jamais caricaturaux et pleins de nuances. Et son scénario est d’une incroyable subtilité. Il contourne les schémas classiques, se les approprie, les bouleverse… et s’en dégage un implacable sentiment de tolérance. C’est toujours comme cela que l’on devrait voir la vie et les gens, chacun fait ce qu’il peut, la morale n’est qu’un schéma aléatoire qui n’a rien à voir avec le bien. Difficile d’en dire plus sans dévoiler l’intrigue ! Mais Jennifer Garner incarne une très jolie aspirante Maman desservie par son allure de bourgeoise.
Reste la question du message du film par rapport à la réalité de la grossesse adolescente. En France, ce n’est pas vraiment un problème, le phénomène reste rare. En revanche, aux Etats-Unis… Juno serait-il un film pro-life ? Evidemment l’adoptation doit rarement être aussi bien vécue par les adolescentes. Ce n’est pas très réaliste et je n’arrive pas à savoir s’il est grave de présenter une fable sur ce sujet. J’imagine, un peu oui, pour les adolescentes de 15 ou 16 ans qui découvrent actuellement qu’elles sont enceintes et qui ont un choix à faire…
Quant à la question de l’avortement… Oui, Juno le refuse, mais pas par idéologie et j’imagine qu’elle n’est pas la seule ado à fuir face à l’acte. Et puis, ça correspond bien au tempérament du personnage, elle choisit la vie, mais avec légèreté ! Suivons son exemple !